Les courants catholiques réformateurs dans la France du XVIIe siècle

En partie pour contrer l’influence de la réforme protestante en France, divers mouvements visant à réformer l’Église catholique de l’intérieur, sans pour autant la quitter, ont vu le jour au XVIIe siècle.

Volontés de réformes dans le catholicisme

  • Emblème de la Compagnie de Jésus
    Emblème de la Compagnie de Jésus © Wikimedia Commons

De nombreux courants réformateurs sont apparus au sein de l’Église catholique après le Concile de Trente (1545-1563). Au XVIIe siècle, ils ont pris une grande ampleur, notamment en France. D’une manière générale, ces mouvements de réforme, au premier rang desquels se trouve la Compagnie de Jésus, avaient pour projet d’éviter une extension de la Réforme protestante, en rappelant à l’Église catholique romaine sa vraie vocation. Ils prônaient un retour à une vraie sainteté, à une vraie charité, ces mots pouvant avoir des contenus divers. Cette volonté de réforme fut l’occasion de débats internes importants.

 

Certains courants ont été à l’origine d’un renouvellement de la vie monastique. Le Cardinal Pierre de Bérulle (1567-1622), qui avait déjà introduit en France l’ordre des Carmes, crée la congrégation de l’Oratoire. Saint François de Sales (1567-1660) crée celui des Salésiens. L’ordre de Saint Vincent de Paul, du nom de son fondateur (1581-1660), est créé en 1617.

D’autres courants ont été plus mystiques, tel le mouvement quiétiste apparu dans la seconde moitié du XVIIe siècle à l’initiative de Fénelon (1651-1715) et de Madame Guyon (1648-1717).

Mais le mouvement le plus connu, en raison de ses effets visibles dans la société civile, est le jansénisme.

Les volontés de réformes dans l’Église catholique doivent être associées aux grands débats politiques du monde séculier qui traversent le XVIIe siècle. Le pouvoir royal, devenant beaucoup plus autonome dans une société qui se modernisait rapidement, cherchait à se libérer de la tutelle politique de l’Église de Rome (il caressait l’idée d’une Église gallicane, plus ou moins proche du modèle de l’Église anglicane). La société civile, quant à elle, prise dans des responsabilités nouvelles (extension de l’artisanat et du commerce), exprimait des exigences propres et contestait le bien fondé de certains pouvoirs. Par exemple, le mouvement libertin critique le statut des « vérités révélées », lesquelles lui paraissent pouvoir être soumises à un libre examen. La Fronde (1648-1653) oppose une partie de la noblesse à Mazarin sur la question des attributs du pouvoir royal et rallie à son camp certains réformateurs (aussi bien catholiques que protestants).

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